Texte de présentation
Texte de présentation
Contact impro
Initié par le chorégraphe et danseur Steve Paxton en 1972, la danse Contact Improvisation (CI) est une pratique exploratoire organique du mouvement. La présence sensorielle partagée et le jeu avec les forces de la gravité permettent de vivre des moments intenses et profonds de flux dans le collectif. Le CI s’enrichit des échanges créés dans les espaces où il se vit. Pour des personnes débutantes, il est en général conseillé de commencer par un cours.
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Le Cours permet de découvrir ou développer un thème que ce soit dans l’organisation de son mouvement (la chute, le roulé au sol, la gestion de son centre de gravité, le regard périphérique…) ou dans les échanges physiques avec un ou plusieurs partenaires (qualité du toucher, échanges de masses, de pressions, rythmicité, continuum…).
La Focus Jam permet de reprendre avec un autre intervenant un thème donné dans un cours avec un plus long moment d’expérimentation libre en collectif.
La Jam est un espace entièrement dédié à l'exploration et à l'improvisation sous la responsabilité de chacun.
L'Underscore (sous-partition), développé par Nancy Stark Smith, est un espace entièrement dédié à l’improvisation, en musique ou en silence. En nommant et en signifiant graphiquement différentes phases apparaissant spontanément au cours d'une jam, cette pratique offre la possibilité de mieux reconnaître l'expérience présente, qu'elle soit physique, émotionnelle et/ou énergétique. En cela, elle est gage d'une plus grande richesse et liberté d'improvisation, car elle permet de nous situer et nous orienter dans les émergences du moment.
Chaque définition éclaire un aspect différent du CI :
« Le contact improvisation peut être décrit comme l’investigation mutuelle et sponta-née des chemins dynamiques et des inerties créés lors de la rencontre active de deux personnes qui dansent, libres, avec leur sensibilité pour guide et pour garde-fou. (…) La désorientation peut être évitée par un entraînement attentif à la vision périphérique, aux chutes simples et par l’investigation de manœuvres qui tendent à déstabiliser. »
Steve Paxton
Descriptif du premier atelier de Contact Improvisation, 26 août 1972 / Amherst College (Ma)
« Le point de concentration fondamental pour les danseurs est de rester en contact physique; s’offrant mutuellement des appuis, innovant, ils méditent sur les lois physiques liées à leurs masses : la gravité, l’impulsion, l’inertie et la friction. Ils ne s’efforcent pas d’atteindre des résultats mais bien plutôt cherchent à accueillir une réalité physique constamment changeante par une manière appropriée de se placer et de diriger leur énergie. »
Steve Paxton
« A Definition », Contact Quarterly, 1979
« L’expérience du « flux » a très tôt été reconnue et soulignée dans nos danses. Elle est devenue l’une de mes pratiques favorites, et je me suis mise à « faire le flux » pendant des années – mettant cette pratique au défi, à l’épreuve : est-il encore possible de fluer dans cette situation ? Est-ce qu’on peut passer, de justesse, dans celle-là et continuer la danse ? » « J’avais un partenaire que j’appelais la Machine à Flux [Curt Siddal]. Sa masse imposante fluait dans des réseaux de mouvements, parfois comme un torrent, parfois comme de la lave en fusion, mais toujours continue. L’euphorie et le vertige me prenaient dans ces phrases qui n’en finissaient jamais – toujours il y avait une nouvelle courbe, et l’on rebondissait sur elle pour continuer, encore et encore. »
Nancy Stark Smith
« Back in time », Contact Quarterly, vol. 11(1), Winter 1986, p. 3.
« Le Contact est une Révolution par le Toucher. C’est une révolution contre la tyrannie du non-toucher. C’est une politique de mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, organisant la cassure des codes spatiaux et de la distance entre les gens. Nous connaissons le toucher amoureux, le toucher familial ou amical, mais, de fait, le toucher d’un étranger est laissé aux rencontres hasardeuses dans des lieux bondés, comme le contact entre la paume de ma main et les doigts du caissier remettant la monnaie de mon dollar. S’engager dans une danse et saisir l’opportunité d’éveiller ses sens, d’adoucir sa peau dans tous les coins et recoins d’une personne dont on connaît ou non le nom, de sentir ses habits, de partager ses sueurs, de n’avoir comme relations que ces moments de mouvements partagés dans un contexte non-sexuel, modifie l’être-ensemble social. »
Karen Nelson
Une révolution par le toucher (traduction Florence Corin), 1996
